La santé et la sécurité au travail sont des enjeux majeurs pour les travailleurs, les employeurs et la société en général. Elles constituent également un droit fondamental au travail, reconnu par l’Organisation internationale du Travail (OIT). En effet, tous les travailleurs ont droit à un milieu de travail sûr et salubre, qui protège leur santé physique et mentale.
La santé mentale au travail est un aspect essentiel de la santé et de la sécurité au travail. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un travail décent est propice à une bonne santé mentale car il fournit un moyen de subsistance, un but, un sentiment d’accomplissement, des relations positives et un cadre structurant. À l’inverse, un cadre de travail médiocre, caractérisé par la discrimination, la surcharge de travail, le manque de soutien ou l’insécurité de l’emploi, présente un risque pour la santé mentale.
Les troubles mentaux liés au travail, tels que les troubles anxieux, la dépression ou le syndrome d’épuisement professionnel, peuvent avoir des conséquences négatives sur la qualité de vie et le fonctionnement des personnes, ainsi que sur la performance et la productivité des organisations. La médecine du travail à Paris est cruciale. Il est donc important de prévenir ces troubles, de promouvoir la santé mentale au travail et d’accompagner les travailleurs qui en souffrent.
Voici une vidéo expliquant ce qu’est la santé au travail :
Les conséquences des troubles mentaux sur la productivité, l’absentéisme et l’exclusion
Les troubles mentaux sont un problème majeur de santé publique qui affecte la qualité de vie et le bien-être des individus, mais aussi leur capacité à participer pleinement à la société et à l’économie. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 15 % des adultes en âge de travailler souffraient d’un trouble mental en 2019. Les conséquences des troubles mentaux sur la productivité, l’absentéisme et l’exclusion sont donc considérables et méritent d’être examinées de plus près.
La productivité est la mesure de l’efficacité avec laquelle les ressources sont utilisées pour produire des biens ou des services. Les troubles mentaux peuvent réduire la productivité des travailleurs de différentes manières : en diminuant leur motivation, leur concentration, leur créativité ou leur capacité à résoudre des problèmes ; en augmentant le risque d’erreurs, d’accidents ou de conflits ; ou en entraînant une moindre satisfaction au travail ou un désengagement. Selon l’OCDE, les troubles mentaux sont responsables d’une perte annuelle de 4 % du PIB en raison de la baisse de productivité.
L’absentéisme est le fait de s’absenter du travail pour des raisons de santé ou autres. Les troubles mentaux sont une cause fréquente d’arrêt maladie, notamment les troubles dépressifs et anxieux qui représentent 19 % des arrêts maladie hors Covid sur la période janvier-mai 2021. Ces arrêts sont souvent plus longs que la moyenne, ce qui entraîne une perte de temps de travail et un coût pour les employeurs et les systèmes de protection sociale. Par ailleurs, certains salariés souffrant de troubles mentaux peuvent renoncer à s’arrêter ou à se faire soigner, ce qui peut aggraver leur état et nuire à leur productivité.
L’exclusion est le fait d’être privé d’opportunités ou de ressources sociales, économiques ou culturelles. Les troubles mentaux peuvent être un facteur d’exclusion du marché du travail, soit parce qu’ils empêchent les personnes d’accéder à un emploi, soit parce qu’ils les conduisent à le perdre ou à le quitter. Les personnes souffrant de troubles mentaux graves sont particulièrement touchées par le chômage et l’inactivité. Elles sont aussi plus exposées aux discriminations, aux inégalités et à la précarité au travail. L’exclusion du marché du travail peut avoir des effets négatifs sur la santé mentale, mais aussi sur l’estime de soi, l’identité sociale ou le revenu des personnes concernées.
Prévenir et promouvoir la santé mentale au travail : des actions efficaces
La santé mentale au travail est un enjeu majeur pour les travailleurs, les employeurs et la société. Selon l’OMS, la dépression et l’anxiété font perdre chaque année 12 milliards de jours de travail, ce qui représente une perte de productivité de 1000 milliards de dollars par an. Il est donc essentiel de prévenir et de promouvoir la santé mentale au travail, en adoptant des mesures efficaces à différents niveaux.
Au niveau primaire, il s’agit de réduire les facteurs de risque psychosociaux qui peuvent nuire à la santé mentale des travailleurs, tels que la charge de travail excessive, le manque d’autonomie, le harcèlement ou la discrimination. Pour cela, il faut sensibiliser et former les dirigeants, les managers et les travailleurs sur l’importance de la santé mentale au travail, et créer une culture organisationnelle positive et respectueuse. Il faut également sonder régulièrement les équipes pour connaître l’état de leur santé mentale et identifier les besoins spécifiques.
Au niveau secondaire, il s’agit de détecter et de prendre en charge les travailleurs qui présentent des signes de détresse ou de troubles mentaux, afin de prévenir l’aggravation de leur situation et de favoriser leur rétablissement. Pour cela, il faut mettre en place des dispositifs d’écoute, d’orientation et d’accompagnement psychologique, en s’associant à des spécialistes de la santé mentale au travail. Il faut également encourager la déconnexion et la flexibilité des horaires de travail, pour permettre aux travailleurs de concilier leur vie professionnelle et personnelle.
Au niveau tertiaire, il s’agit de soutenir les travailleurs qui souffrent de troubles mentaux graves, en facilitant leur accès à un emploi rémunéré ou leur maintien dans l’emploi. Pour cela, il faut proposer des aménagements du poste de travail ou des adaptations du temps de travail, en tenant compte des capacités et des besoins des travailleurs. Il faut également impliquer les travailleurs, les employeurs et les partenaires sociaux dans la démarche, en favorisant le dialogue social et la participation des personnes concernées.
La prévention et la promotion de la santé mentale au travail sont bénéfiques pour tous les acteurs. Elles permettent d’améliorer le bien-être, la motivation et la performance des travailleurs, de réduire l’absentéisme et le turnover, et d’accroître la compétitivité et la responsabilité sociale des entreprises. Elles nécessitent une approche globale, intégrée et participative, qui tienne compte des spécificités de chaque secteur et contexte.