La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui affecte plus de 6 millions d’Américains et qui entraîne une perte progressive de la mémoire, du langage et des capacités fonctionnelles. Il n’existe pas de traitement curatif pour cette maladie, mais des chercheurs ont récemment annoncé des résultats prometteurs avec un nouveau médicament expérimental qui cible les dépôts de plaques amyloïdes dans le cerveau, l’un des signes distinctifs de la maladie d’Alzheimer.
Le donanemab, un anticorps monoclonal qui élimine les plaques amyloïdes
Le donanemab est un anticorps monoclonal qui se lie aux plaques amyloïdes et les élimine par un mécanisme immunitaire. Le laboratoire pharmaceutique Eli Lilly a mené un essai clinique de phase 3 avec plus de 1700 patients atteints d’une forme précoce et symptomatique de la maladie d’Alzheimer. Les patients ont reçu une perfusion mensuelle de donanemab ou d’un placebo pendant 18 mois.
Voici une vidéo relatant ces faits :
Un ralentissement du déclin cognitif et fonctionnel de plus d’un tiers
Les résultats de l’essai clinique ont été présentés lors du congrès Clinical Trials on Alzheimer’s Disease à San Francisco et publiés simultanément dans le New England Journal of Medicine. Ils ont montré que le donanemab a ralenti le déclin cognitif et fonctionnel des patients de plus d’un tiers par rapport au placebo. Sur une échelle mesurant les capacités cognitives et fonctionnelles, les patients sous donanemab ont perdu en moyenne 6,86 points en 18 mois, contre 10,06 points pour ceux sous placebo, soit une différence de 3,2 points (35%) en faveur du donanemab.
Une efficacité jamais vue auparavant dans la maladie d’Alzheimer
Le Dr Daniel Skovronsky, directeur scientifique et médical d’Eli Lilly, a qualifié ces résultats d'”efficacité jamais vue auparavant dans la maladie d’Alzheimer”. Il a souligné que près de la moitié des participants sous donanemab (47%) n’ont montré aucun déclin sur la mesure clé de la cognition pendant un an, contre 29% de ceux sous placebo. De plus, le donanemab a permis d’éliminer les plaques amyloïdes si efficacement que la majorité des patients (52%) ont pu arrêter le traitement au bout d’un an, et 72% au bout d’un an et demi. Les chercheurs vont continuer à suivre l’évolution de ces patients.
Des effets secondaires à surveiller
Le donanemab n’est pas sans effets secondaires. Il a provoqué chez certains patients des réactions indésirables telles que des œdèmes cérébraux ou des microhémorragies, connues sous le nom d’anomalies liées à l’amyloïde à l’imagerie ou ARIA. Ces effets secondaires peuvent être détectés par IRM et traités par des corticoïdes ou une interruption temporaire du traitement. Il y a eu trois décès dans l’essai clinique parmi les personnes sous donanemab, dont deux attribués à des événements indésirables comme les ARIA.