En poudre, en gélules ou en comprimés : la spiruline investit depuis plusieurs années les rayons des épiceries et les étagères des parapharmacies. Star de la healthy food, elle s’érige désormais au rang des superaliments, à l’instar des célèbres baies de goji. D’où vient cette soi-disant microalgue dont tout le monde parle ? Quels sont ses réels bienfaits sur la santé ? Sa réputation est-elle vraiment justifiée ? Partons à la découverte de cet ingrédient miracle qui fascine.
La spiruline, c’est quoi ?
Largement considéré comme une algue, ce micro-organisme de forme spiralée appartient en réalité à la famille des cyanobactéries. Riche en chlorophylle et en phycocyanine, il arbore une couleur bleu-vert très caractéristique. Si seules 36 espèces de spiruline sont comestibles, la plus fréquemment croisée sur le marché reste la Spirulina platensis.
Sa découverte ne date pas d’hier ! Elle existerait en effet depuis plus de 3 milliards d’années. Poussant de manière sauvage dans les eaux chaudes des lacs du Tchad et du Mexique, elle constitua, pendant longtemps, un trésor nutritionnel pour les peuples indigènes. Les Aztèques pêchaient d’ailleurs cette « boue bleue », appelée tecuitlatl, en écrémant la surface du lac Texcoco. Quant aux Kanem tchadiens, ils l’utilisent encore dans la confection des dihés, galettes séchées dans le sable.
Quels sont les principaux pays producteurs ?
Depuis les années 1970, cette microalgue connaît un véritable regain d’intérêt. Tant et si bien que les pays industrialisés se sont ouvertement lancés dans ce « marché en or ». La production mondiale est environ de 6 000 tonnes par an récoltées notamment aux Etats-Unis, en Chine ou en Inde, la France produisant quant à elle 50 à 70 tonnes, à partir de 150 producteurs « artisanaux ».
Si certains se cantonnent à une production « artisanale » dans des micro-exploitations, d’autres envisagent au contraire une culture hors-sol à grande échelle au rendement massif, comme EARTHRISE en Californie ou CYANOTECH à Hawaï.
Au niveau de la consommation, la France consomme environ 400 tonnes par an actuellement, alors qu’elle n’en produit que 13 à 17%.
La partie « premium » représenterait environ 30% de la production mondiale, selon le célèbre bureau international Roland Berger.
Pourquoi cette « algue » fait fureur ?
Si elle plaît autant, ce n’est pas pour son goût, mais pour ses vertus.
Renfermant 60 à 70 % de protéines complètes – présentant tous les acides aminés essentiels – la spiruline fait figure d’exception. Très convoitée par les végétariens qui cherchent à couvrir leurs apports protéiques, elle l’est tout autant des pratiquants de la musculation, qui souhaitent optimiser leur prise de masse. Notons tout de même que cet apport reste très relatif sur une journée : 5 g de cette algue bleu-vert ne contiennent que 3 à 3,5 g de protéines.
Elle offre également un cocktail de vitamines (E, D, B1, B2, B3, B6, B8, K), du bêta-carotène, des minéraux et oligo-éléments variés (calcium, phosphore, magnésium, fer…). Mentionnons également sa teneur en vitamine B12, communément absente du monde végétal : malheureusement, sa biodisponibilité resterait particulièrement limitée.
Mais c’est la phycocyanine, son pigment de couleur bleue, extraite de la spiruline, qui passionne véritablement la communauté scientifique. La phycocyanine a une efficacité 5000 fois supérieure à la spiruline. Ses principaux bienfaits et vertus sont une stimulation de l’immunité et des effets anti-oxydant, anti-inflammatoire, anti-allergique et contre l’anémie ferriprive.
Sur la santé, elle marche vraiment ?
Plusieurs études démontrent que la spiruline tend à améliorer le profil lipidique, en abaissant le taux de cholestérol total, en particulier le « mauvais » cholestérol LDL. En parallèle, on observe également une augmentation du « bon » cholestérol HDL.
Ses antioxydants, dont la fameuse phycocyanine, semblent par ailleurs très prometteurs dans la réduction des phénomènes inflammatoires. Certaines expérimentations suggèrent une action antitumorale, immunomodulatrice et anti-allergique.
Toutefois, des investigations supplémentaires sont en cours pour percer tous les mystères de cet or bleu.